Fière allure dans son uniforme bleu-blanc, mortier sur la tête et chaussée des ketches blancs, 1,49 m, Estelle Bulele, est la bidèle générale au Collège sainte Famille situé au quartier 12 à N’Djili. Du haut des ses 29 kg, à seulement 11 ans, cette élève de la 6ème année primaire est considérée comme une petite génie.
Et pour cause, Estelle Bulele que les élèves appellent affectueusement « Ya Bulele » a su s’imposer malgré sa « petite » taille. Durant l’année scolaire 2022-2023, elle a su diriger et trancher, avec dextérité, les différentes plaintes que les élèves venaient lui poser. Forum Des As a recueillis les témoignages des ses parents et enseignants dans le cadre de la journée de l’enfant Africain.
« Aux âmes bien nés, la valeur n’attend pas le nombre des années », D’une voix calme, à première vue, Estelle Bulele donne l’air d’une personne timide. Personne ne peut imaginer que cette enfant est pleine de sagesse.
Attentionnée aux problèmes des enfants, elle caresse le rêve de devenir médecin avec comme spécialité « la Pédiatrie » afin d’aider des enfants. Elle sait se mettre à la place des autres et user de la sagesse.
« Je me souviens encore lors de la campagne qui avait couronnée son élection comme bidel, presque tous les enfants scandaient de l’école jusqu’à la maison (évidement l’école est à quelques mètres de la maison) : « Votez « Ya Bulele », Votez Ya Bulele ». Elle avait presque le soutient de tout le monde. Estelle c’est un enfant qui dit tout haut ce qu’elle pense. Elle est consciente de sa taille. Elle s’est surnommée « Muasi matata » (Entendez « Femme difficile).
« Un jour après l’école, elle est venue me voir pour dire qu’elle avait mal à la tête parce qu’elle a beaucoup de travail. Les élèves viennent à tout moment avec des plaintes. Elle est obligée d’interrmpre les cours pour aller trancher tel eou tel autre problème. Je lui dis que tu n’es pas obligée de tout faire seule. Il faut confier aussi des tâches à tes « ministres », raconte sa mère, Me Elysée Bulele. « Je m’étais rendu compte que ses côtes avaient baissées parce qu’elle interrompait souvent les cours à la recherche des solutions ».
« Ses responsabilités au niveau de l’école lui a donné beaucoup de sagesse. Ce qui m’avait plus étonné, un jour, au sortir de l’école, elle m’avait raconté qu’un enfant est venu vers elle en pleurant et dit « Ya bidel, Ya Bidel Dan m’a tapé. Coincidence, Dan dont il était question c’est son jeune frère qui pleuré aussi. C’était difficile pour elle de trancher. Mais Estelle a usé de la sagesse. Elle est restée silencieuse un moment. Après elle prit les deux enfants, l’un par la main gauche et l’autre par la main droite.
Et dit aux deux de s’embrasser soulignant que vous êtes des amis. Et les deux s’exécutèrent. A la fin elle va me poser la question si j’avais bien tranché. J’ai dis on témoigne encore sa mère.
La bidel générale explique aisément son travail au quotidien. »Quand j’arrive à l’école, la première chose que je fais, avant le rassemblement, je vais au bureau du directeur. Je prends le registre, les macarons et les poubelles. Je les distribue dans chaque classe. Le macaron serve aux élèves à se faire identifier si elle veut sortir de la salle des classes. Je distribue aussi les craies. Au rassemblement, je dis la prière. Je hisse le drapeau ».
D.B