La Mission d’observation des élections (MOE) conjointe CENCO – ECC doute de la démarche de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) sur l’audit du fichier électoral. Elle l’a fait savoir le mercredi 10 mai à travers un communiqué signé par le Révérend Eric Nsenga et Mgr Donatien Nshole.
Pour la MOE CENCO – ECC, « le Point 17 de l’Appel à Candidature de la Mission d’Audit externe publié par la CENI indique clairement que la Centrale électorale va recruter des consultants qu’elle-même va organiser pour conduire l’audit du fichier constitué par elle-même (CENI) ».
En outre, précise-t-elle, « le Point 14 permettra à la CENI de censurer la méthodologie de l’audit (elle doit la valider) et le rapport qui en résultera (elle doit l’approuver) ».
Ces dispositions, poursuivent la CENCO et l’ECC, « sont par ailleurs en contradiction avec une autre du Point 17 qui voudrait qu’aucune partie prenante ne soit en situation de conflit d’intérêt ».
En revanche, peut-on lire dans ce communiqué, « la durée de 6 jours semble insuffisante pour analyser le cadre juridique et règlementaire dont toutes les procédures y afférentes, évaluer l’unicité de chaque électeur de l’échantillon (quelle qu’en soit la taille), évaluer l’inclusivité, l’exactitude et l’exhaustivité du fichier, et rédiger les différents rapports ».
La MOE CENCO – ECC est convaincu que « l’équipe qui sera mise en place par la CENI ne sera pas indépendante et son rapport pourrait être orienté ou manipulé ». En conséquence, ajoute la mission, « il y a risque élevé de ne pas trouver un consensus sur le fichier électoral, la méfiance entre les acteurs politiques va être renforcée et la confiance du public au processus électoral va de plus en plus se détériorer ».
R. KAMBUNGU
